Seveso, 1976 : de la catastrophe à la directive
Avant de devenir une directive importante sur la gestion des sites industriels, Seveso est le nom d’une ville située en Italie à environ 40 kilomètres de Milan. En 1976, une entreprise appartenant à un géant de l’industrie pharmaceutique a été le théâtre d’une catastrophe industrielle impactant la santé des personnes habitant les communes alentours mais aussi l’environnement local. L’usine en question produisait un produit chimique (le 2,4,5 trichlorophénol (TCF)) permettant de fabriquer un antibactérien (retrouvé dans certains produits cosmétiques, savons et désinfectants).
C’est durant la journée du 10 juillet 1976 qu’un réacteur du département B (mis en cause dans l’accident) va libérer des vapeurs dans l’atmosphère. Ce nuage rougeâtre va former une enveloppe dans le quartier situé autour de l’usine (quartier d’habitation principalement). Ce n’est malheureusement que le lendemain que la direction du site décide d’alerter les autorités, déclarant « une fuite d’herbicide » et de « faire attention aux légumes et fruits dans les jardins ».
Le 12 juillet, l’activité de l’usine reprend normalement (à part pour le département B). Cependant, la situation se dégrade et on observe plusieurs conséquences à cette fuite (l’herbe devient jaune, les feuilles se déchirent). Les enfants habitant dans les environs ressentent des brulures au visage et des irritations aux yeux : ce sont des symptômes de chloracnée.
Ce n’est que le 19 juillet que les responsables admettent quelle substance a été relarguée : il s’agit du TCDD (2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine). Cette substance toxique est, à l’époque, encore méconnue concernant les conséquences sur la santé et l’environnement. L’impact de cet accident sera encore observé plusieurs années plus tard : une augmentation significative des tumeurs du pancréas, de la vessie, du rectum, du foie et du système digestif.
Cet évènement va engager une prise de conscience des autorités sur l’absence de législation concernant les grands sites industriels : la première directive Seveso est promulguée en 1982 (soit 6 ans après l’accident) par la Commission Européenne. Cette directive Seveso exige le recensement par les états membres des établissements présentant des risques d’accidents majeurs, la mise en place de plans d’urgence interne et externe et l’information aux riverains.
Cet accident ne fut pas le dernier mais il a permis de mettre en place une législation pour encadrer des sites industriels qui fabriquent et qui stockent des substances dangereuses pour la santé mais aussi pour l’environnement.
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